MaPrimeRénov' : l’aide énergétique pourrait diminuer dès janvier 2025
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L’avenir de MaPrimeRénov', l’aide phare à la rénovation énergétique, semble de plus en plus incertain. Avec un budget 2025 sous haute tension et un déficit public qui pourrait atteindre 6,2 % du PIB, les rumeurs d’un coup de rabot sur cette aide se font de plus en plus pressantes. Pour les propriétaires qui hésitent encore à lancer leurs travaux, la question n’est plus "quand", mais plutôt "combien de temps reste-t-il avant que les conditions ne changent ?"
Nathaniel Corcos, fondateur et PDG de Tuco, une société spécialisée dans l’accompagnement administratif des particuliers pour les démarches liées à la rénovation, le confirme : "Le gouvernement actuel souhaite continuer à inciter les rénovations d’ampleur, c’est-à-dire les rénovations globales et performantes, en ciblant surtout les foyers les plus modestes. En revanche, les aides pour les petits gestes, comme l’isolation ou le changement de chauffage, devraient être réduites sur le plan budgétaire."
L’aide énergétique dépendante du contexte politique
Mais comme il le souligne, "tout cela reste à prendre avec des réserves, compte tenu des incertitudes entourant les réformes budgétaires". En effet, MaPrimeRénov' dépend largement du projet de loi de finances qui doit être déposé au Parlement au plus tard au 1er octobre. Mais au regard de la situation politique actuelle, le budget alloué à l’aide énergétique demeure encore flou. "On a déjà vu une baisse des primes pour les chauffages au bois entre 2022 et 2023, alors que les coups de pouces pour les pompes à chaleur ont légèrement augmenté", pointe Lucile Buisson, chargée de mission environnement, énergie et transport à l’UFC – Que Choisir.
Lancée en 2020 par l’Agence nationale de l’habitat (Anah), MaPrimeRénov’a pour objectif de rendre les logements français plus économes en énergie. Elle permet aux propriétaires de financer divers travaux d’isolation, de chauffage ou de ventilation, avec un montant d’aide qui varie en fonction des revenus du ménage et du type de rénovation.
Deux types d’aides existent : la rénovation par geste, pour des travaux spécifiques comme l’achat de chaudières, et la rénovation de grande ampleur, introduite en 2024, qui permet de gagner a minima deux niveaux de performance énergétique.
52 % des Français ne connaissent pas MaPrimeRénov'
Mais alors qu’il existe encore 4,8 millions de résidences principales considérées comme des passoires énergétiques en France, 52 % des Français semblent ne pas connaître cette aide de l’État selon un sondage de l’entreprise Rothelec. Et depuis 2020, MaPrimeRénov' a permis la rénovation de plus de 2,3 millions d’habitations, ce qui est assez peu comparé aux 29,5 millions de foyers français. "Les démarches administratives sont encore trop lourdes pour beaucoup de ménages", explique Lucile Buisson. " Aujourd’hui, les particuliers savent qu’ils peuvent prétendre à des aides, mais ils ne savent pas toujours lesquelles. Ce sont souvent les professionnels qui les guident", indique le PDG de Tuco.
Pourtant, 78 % des bénéficiaires ont noté une réduction de leurs dépenses de chauffage et 93 % un meilleur confort dans leur logement selon une enquête de satisfaction de l’Anah. Alors les professionnels incitent les particuliers à passer le cap le plus rapidement possible avant 2025. "C’est un moment clé puisque personne n’est à l’abri d’un coup de rabot sur ses aides, conseille Nathaniel Corcos. Dès qu’un foyer peut faire des économies d’énergie, il faut le faire sans attendre."
